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Moi & l’autre femme dans la salle

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Ça fait exactement 2 ans que je veux écrire cet article. Un article sur les femmes et leur carrière…la place des femmes (et des mères) en tant que hauts dirigeants. Il y a exactement 2 ans de cela, je suis retournée au travail après mon congé de maternité et ai été promue à un poste de direction dans mon entreprise. En écrivant cette phrase, j’ai passé à un doigt d’écrire “j’ai eu la chance d’obtenir une promotion”. Non. Une promotion ça ne nous tombe pas dessus par hasard. C’est le fruit d’un travail acharné, de toujours faire plus que ses tâches sans souvent se faire remercier. C’est prendre le leadership de certaines situations ou projets sans se le faire demander. C’est investir des heures et être dédié. Problème de femmes numéro un: souvent les femmes ne prennent pas le crédit pour leurs actions, contrairement aux hommes, c’est prouvé. Et me voilà à faire la même chose? Pffff…Ça commence bien ça.

Bref, j’ai obtenu une promotion et il y a exactement 2 ans, en novembre 2013, je participais à l’élaboration de mon premier budget annuel pour l’entreprise et avais la chance non seulement de présenter ce budget à mon équipe régionale, mais également à notre board complet, donc le CEO, le COO et le CMO… bref, les “big boss” comme on dit en bon québécois! De toute cette bien belle aventure à Miami pour la présentation régionale, je retiens un fait important: des quinze personnes présentent dans la salle ce jour-là, seulement 2 étaient des femmes. Moi, et l’autre femme dans la salle. Dans ce cas-ci c’était la VP Régionale Finances. Not bad. Femme très intelligente et respectée, quarantaine (ou cinquantaine?!) avancée, enfants adolescent. L’histoire pourrait se terminer ainsi et être vraiment plate. What’s the point?

Le point est que cette situation s’est reproduite quelques semaines plus tard à la présentation à notre bureau chef à New-York. Cette fois-ci 19 personnes dans la salle (je les ai compté sans blague) et encore une fois 2 femmes, moi et l’autre femme dans la salle, la Chief Revenue Officer cette fois-ci. Femme fin trentaine sans enfant. Même situation un an plus tard, meeting régional, 9 personnes dans la salle, je suis la seule femme et meeting au bureau chef, encore une fois sur 20 personnes 2 femmes, moi et la Chief Revenue Officer. Je vous laisse deviner la situation cette année? Et oui, troisième présentation de budget, meeting régional je suis la seule femme sur 9 et meeting au bureau chef, 15 personnes, moi et la Chief Revenue Officer (une chance qu’elle est là pour me sauver des conversations de sport!). Toute une évolution! Je m’arrête un instant et remarque que cette année, sur le comité exécutif de mon entreprise, nous sommes 8. Je vous laisse deviner combien de femmes sont sur le comité… oui, total de 2, moi et l’autre femme dans la salle.

Cet agacement la première année ou j’ai remarqué le faible nombre de femmes aux tables décisionnelles de la compagnie s’est, avec le temps, transformé en interrogation. Pourquoi je ne vois pas d’autres jeunes mères dans nos présentations? Pourquoi si peu de femmes aux tables décisionnelles? Je veux en savoir plus et comprendre! Et sans m’en rendre compte je suis devenue une nouvelle féministe je crois… Je me suis mise à m’intéresser à des femmes influentes, mères et successful comme Sheryl Sandberg, COO de Facebook, Arianna Huffington, dirigeante du Huffington Post et plus près de chez nous Monique Jérôme-Forget anciennement Présidente du Conseil du Trésor. J’ai découvert leurs vies au travers de leurs livres respectifs qui m’ont fait réaliser que je ne suis pas la seule avec cette vision d’espoir de voir plus de femmes se rendre plus haut. Elles résument bien la situation:

  1. Notre société associe encore trop souvent les gens qui passent de longues heures au bureau à ceux qui sont le plus dédiés (pas toujours synonyme de productivité en passant). Beau passage là-dessus dans le livre de Mme Huffington.
  2. La femme est souvent la première à rester à la maison pour s’occuper des enfants en cas de maladie, absence, problème familiale quelconque.
  3. Le femme laisse souvent sa carrière en arrière plan pour s’occuper des enfants.
  4. La femme a souvent de la difficulté à gérer sa culpabilité (nous? pffff!), par exemple, de ne pas voir ses enfants aussi souvent qu’elle le voudrait, pression sociale de gérer l’horaire complet de la famille, les loisirs, réussir sur le plan personnel et professionnel, etc

bossbabe2Je ne suis pas du type à écrire politique sur ce blog et c’est ici que j’apporte le lien avec les jumeaux et notre statut de nouvelle mère débordée. À lire d’autres pages et blogues de mamans de jumeaux, je vois trop souvent des mères se questionner sur l’acceptation de promotions, de postes supérieurs et l’avancement de leur carrière. C’est ici que l’on reconnaît les points mentionnés ci-dessus dans nos comportement et les attentes de la société face aux jeunes mères. Pourquoi nous arrêter? Bonne question. Je me la suis moi-même posée et ai passé très près de devenir femme au foyer. J’ai très vite découvert que ce n’est pas dans ma nature. Autant j’adore mes filles et que j’aurais tant aimé rester à la maison pour les élever comme ma mère l’a fait pour ma soeur et moi autant ce n’est pas moi, je ne tiens pas en place et ne peux pas me sentir “moi” sans travailler, siéger sur 22 conseils différents et me dépasser au plan professionnel. Je l’ai toujours fait, au secondaire, au cégep, à l’université, dans ma carrière, that’s who I am. Ça m’aura pris 2 ans comprendre cela, tout mon congé de maternité et la première année à mon nouveau poste, année ou j’ai réalisé que c’est possible d’être une mère de jumeaux carriériste et ou j’ai obtenu une deuxième promotion (you go girl!). Et ça en prends des femmes comme nous qui deviendront des exemples pour nos jumelles! Qui montreront à nos filles que tout est possible et qu’on peut se rendre aussi loin qu’on veut peu importe le sexe ou qu’on aille une famille ou non.

C’est possible et on voit une certaine prise de conscience s’installer tranquillement. C’est possible de s’organiser et d’y arriver sans vraiment souffrir, j’en suis la preuve ;). Avec ces femmes influentes qui sonnent des cloches aux États-Unis, les nouvelles entreprises comme Google ou Expedia qui créent des environnement de travail plus adapté à notre génération ainsi que des horaires de travail plus flexibles, et un changement dans les perceptions générales de succès et productivité, il y a espoir. Justin Trudeau notre nouveau Premier Ministre le prouve à son tour. 15 ministres femmes et 15 hommes dans son cabinet. Good job! B-R-A-V-O! Sérieusement, wow, we are getting there. Et plusieurs d’entre eux ont de jeunes enfants.

Dans le meilleur des mondes le nouveau CEO de mon entreprise prendrait exemple sur lui et lors de ma prochaine présentation de budget, je pourrais peut-être écrire un article sur mon blog à propos de moi et les 8 autres femmes dans la salle?

Allez-y les moms, vous pouvez le faire!

#bossbabequote

P.S. Je vous ai mis mes quotes préférées de #bossbabe pour vous inspirer. www.bossbabe.me

 



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